Aujourd’hui, les fournisseurs multiplient leurs offres cloud et les entreprises se déclarent très intéressées même si elles hésitent à s’engager. Elles s’inquiètent, en effet, quant au choix du fournisseur le mieux approprié, à la sécurité de leurs données ainsi qu’aux conditions de la réversibilité au moment où elles voudront changer de fournisseur et de plate-forme ou réintégrer le tout en interne.
L’adoption d’une solution cloud nécessite donc la négociation attentive des conditions contractuelles avec le fournisseur retenu et l’accompagnement du changement en interne à l’entreprise en relation avec la Direction des Systèmes d’Information.
Le choix du fournisseur
Dans son étude « Global cloud Index 2011 – 2016 », Cisco prévoit que le trafic mondial sera quadruplé dans les centres de données d'ici à 2016, dont 64 % proviendront des services cloud. Les entreprises sont, en effet, de plus en plus convaincues des avantages de cette solution quelle que soit leur taille et beaucoup d’entre elles en sont déjà utilisatrices ou se sont lancées dans le déploiement d’une solution cloud.
L’architecture scalable (c’est-à-dire extensible en fonction des besoins de l’entreprise), la haute disponibilité des données et un paiement à l’utilisation sont les trois principaux avantages d’une solution cloud externalisée qu’elle soit publique ou privée.
De grands acteurs (parmi lesquels Google, Amazon, IBM, HP, Oracle, Microsoft, Orange Business Services, SFR, Bull, Cloudwatt, la Caisse des Dépôts et bien d’autres) y investissent beaucoup d’argent. Des écosystèmes commencent à se mettre en place pour proposer aux entreprises clientes des offres cloud adaptées et globales intégrant des services verticaux.
Au-delà de ces offres, les entreprises attendent aussi un accompagnement de leurs équipes pour gérer le changement important ainsi introduit dans leur organisation. Les fonctions de virtualisation et d’automatisation du cloud constituent, en effet, pour les DSI une évolution de l’infogérance et une vraie révolution à cause de l’évolution des usages tant pour les entreprises que pour les utilisateurs.
La sécurité des données
La sécurité d’accès aux données constitue un sujet particulièrement sensible pour les entreprises. Cette question était déjà d’actualité du fait d’une utilisation par les salariés, dans le cadre du télétravail à domicile ou dans un télécentre, de leur propre poste de travail (Bring Your Own Device = BYOD) ou de la mise à disposition d’un PC connecté. Elle prend désormais encore plus d’ampleur. C’est pourquoi la gestion des identités via des systèmes d’authentification et d’identification afin d’autoriser l’accès à des comptes de connexions utilisateurs doit être traitée de façon standardisée.
Le lieu de stockage des données interpelle également les entreprises, surtout dans les domaines d’activité dits stratégiques. En effet, les clouds d’origine américaine du fait de la loi « Patriot Act » autorisent l’accès aux informations des entreprises par le gouvernement américain et d’autres organismes publics. Cela a conduit les DSI à exiger que le stockage des données soit réalisé sur des serveurs installés en France ou en Europe.
Les conditions de réversibilité
Le contrat passé par l’entreprise avec le fournisseur qu’elle a retenu doit impérativement spécifier le niveau de garantie que celle-ci exige (on parle de « Service Level Agreement ») et contenir une clause concernant la réversibilité des données. Cela signifie que le client qui opte pour une offre cloud doit pouvoir récupérer ses données, mais également être ensuite en mesure de les confier à un autre fournisseur ou pouvoir les réintégrer dans ses propres systèmes d’information sans difficulté majeure. Or, les offres cloud actuelles ne disposent pas de normes pour réaliser cette opération, celles-ci n’existant pas encore.
L’interopérabilité entre les services cloud et les systèmes d’information de l’entreprise de même que l’intégration des données vers différentes plates-formes constituent donc un enjeu primordial auquel l’entreprise doit accorder toute son attention avant de s’engager sous peine d’amères déconvenues.
En septembre 2012, la Commission européenne a d’ailleurs appelé les fournisseurs à une clarification des normes applicables afin d’assurer l’interopérabilité du cloud et a encouragé les organisations publiques à utiliser des services cloud basés sur des standards ouverts.
En conclusion, nous pouvons affirmer que notre société est entrée dans l’époque de l’hyperconnectivité et de l’instantanéité d’accès à l’information où que nous nous trouvions, et notamment en situation de mobilité (Any Time Any Where Any Device = ATAWAD). Cela a été largement rendu possible grâce aux smartphones et aux tablettes qui nous accompagnent désormais partout où nous allons et tendent à supplanter notre traditionnel PC connecté, mais les solutions de cloud computing vont devenir incontournables car la valeur va se déplacer dans la connectivité. Les usages en mobilité sont en effet multiples : communiquer, regarder une vidéo ou des photos, accéder à différents services et aux systèmes d’information de son entreprise.
Une question reste cependant encore ouverte : qui seront les acteurs qui domineront demain le marché du cloud computing : IBM et HP ou bien Google, Amazon et Apple ? Il est à parier que Google pourrait bien nous surprendre…