Précédemment, nous vous avions commenté la courbe caractéristique de l’« Hype Cycle » qui suit l’évolution des technologies depuis leur émergence jusqu’à leur déploiement sur le marché. Nous vous avions également signalé celles qui étaient considérées parmi les plus prometteuses, à savoir : l’Internet des objets, le Big Data et les machines autonomes.
Cette année, nous vous proposons de regarder comment les choses ont évolué en un an et quelles sont les technologies auxquelles les organisations doivent absolument s’intéresser en 2016 du fait de leur rapide progression sur la courbe.
L’Internet des Objets de même que les technologies portables (« wearable technologies ») sont de plus en plus présents dans les objets et les vêtements que nous portons sur nous, mais aussi dans les bâtiments (il est beaucoup question de la maison connectée) et dans les équipements industriels et domestiques autour de nous, comme le montre leur positionnement au sommet de la courbe ci-dessus. Elles devraient exploser sur des secteurs d’activité extrêmement variés au cours de l’année 2016. Il s’agit là d’un terrain particulièrement propice à l’innovation de services.
De même, les véhicules autonomes ont connu un véritable emballement au cours de l’année 2015 avec des expérimentations de plus en plus poussées aux Etats-Unis, mais également en Europe. Les constructeurs automobiles ont pris conscience que, s’ils ne se mobilisaient pas face à des acteurs tels que Google et Apple, ils risquaient de voir leur rôle réduit sous peu à celui de fabricants de châssis et de carrosserie. Pour autant, le combat est bien loin d’être gagné face à la puissance financière de ces deux géants ! D’ici 2020, nous devrions voir sur les routes davantage de véhicules intégrant des fonctions autonomes de plus en plus poussées et aussi l’utilisation en site propre et/ou protégé de véhicules totalement autonomes. Il sera aussi question d’infrastructures intelligentes (routes, espaces publics...) qui communiqueront avec les véhicules qui traverseront leur champ d’interaction.
... Celle qui n’apparaît plus
Le Big Data en tant que tel n’apparaît plus sur la courbe cette année. Gartner considère, en effet, que désormais de très nombreuses technologies (maison connectée, Internet des objets, conseillers intelligents, etc.) qui sont ou arrivent sur le marché produisent toutes des volumes considérables de données de nature hétérogène qui sont consolidées dans des bases de données pour être analysées de manière de plus en plus automatique. C’est en tout cas un signal d’alarme fort lancé aux acteurs qui n’auraient pas encore intégré le Big Data dans leur stratégie numérique alors que la plupart des organisations s’y sont déjà engagées !
... Et celles qui émergent
Parmi les technologies qui risquent d’atteindre le seuil de maturité d’ici 2 à 5 ans, citons :
- L’impression 3D professionnelle (cette technologie était jusqu’alors surtout présente dans les FabLabs, mais désormais elle est prise en compte par les petites et moyennes entreprises pour réaliser des prototypes ou de petites séries),
- La monnaie électronique peer-to-peer (telle que le bitcoin qui est à la fois une devise monétaire virtuelle et un système de paiement utilisant cette devise et qui génère des frais de transaction bien plus bas que ceux appliqués par Visa, Mastercard ou PayPal),
- Le cloud hybride (il s’agit d’un service cloud intégré qui utilise à la fois des clouds privés et publics pour remplir différentes fonctions dans une organisation afin de maximiser son efficacité : par exemple, cloud public pour les opérations non sensibles vs cloud privé pour celles qui le sont),
- Le machine learning (ou apprentissage automatique qui s’appuie sur l’intelligence artificielle progressivement intégrée dans nos ordinateurs et nos mobiles, mais également dans la robotique de service et qui va totalement transformer la relation homme/machine),
- La traduction simultanée (on parle ici d’une interprétation en temps réel d’un échange entre deux personnes de langues différentes, ce qui facilite la communication entre elles. Nous en avons déjà un bon aperçu avec Skype Translator de Microsoft).
Par contre, d’autres technologies émergentes mettront beaucoup plus de temps à décoller. C’est le cas de la bioacoustique, du smart dust (poussières intelligentes), de l’informatique quantique et des interfaces cerveau/ordinateur.
Pour autant, il appartient aux collectivités territoriales comme aux grandes entreprises d’encourager les expérimentations en relation avec les PME, TPE et startups porteuses d’offres intégrant ces technologies prometteuses et émergentes en lançant des appels à projets et des appels à manifestation d’intérêts sur des cas d’usages spécifiques et en leur proposant des terrains de jeu. Ces deux conditions manquent, en effet, cruellement aux entreprises pour exprimer leur créativité et apprendre plus rapidement par des retours d’expérience terrain au contact de vrais utilisateurs.
Cet article de DIGINOVE Consulting est également paru dans la Lettre hebdomadaire des TIC n° 443 distribuée par notre partenaire, la Mission ECOTER, à ses adhérents.