Les analystes pensent, à juste titre, que cette relation va être complètement redéfinie par ces nouvelles technologies dans la mesure où ce qui, jusqu’à présent, différenciait l’homme de la machine tend de plus en plus à s’amenuiser et à terme risque de le dépasser complètement. Ce concept est qualifié de « singularité technologique ».
Pour mémoire, la civilisation humaine a déjà connu deux paliers qui lui ont permis de vraiment décoller et devrait bientôt en connaître un troisième :
- La première révolution industrielle. Elle a vu le jour en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle avec la machine à vapeur mise au point par James Watt et a conduit au début du machinisme. L’industrie textile a ainsi pu se développer, passant d’une production artisanale à une production mécanisée. D’autres activités économiques l’ont également adoptée par la suite (les mines, la métallurgie, la minoterie...).
Celai a permis d’augmenter le rendement et de faire baisser les coûts de production. L’homme maîtrisait alors la machine et l’utilisait selon ses propres méthodes pour transformer la matière première et maximiser son savoir-faire. - La seconde révolution industrielle. Elle a démarré au cours du XIXe siècle avec notamment l’apparition de l’électricité, du téléphone et du moteur à explosion et a permis d’accéder à l’ère industrielle. Celle-ci se caractérise par l’exode rural, le travail à la chaîne immortalisé par le film de Charlie Chaplin « Les temps modernes » et l’émergence de grandes sociétés industrielles telles que Ford qui mettent en œuvre l’organisation scientifique du travail. L’homme se spécialisait alors dans l’exécution de tâches répétitives en utilisant une machine dévolue à cet effet.
- La troisième révolution industrielle. Elle a déjà démarré et devrait s’accélérer avec l’arrivée de machines de plus en plus autonomes, intelligentes et interconnectées, les robots. Le rôle de l’homme devrait alors se limiter au contrôle, à la surveillance et à la maintenance de ces machines (qui devraient être par la suite capables de s’automaintenir).
Si la robotique industrielle apparaît aujourd’hui comme la plus avancée (machines-outils), la robotique de services à usage professionnel et personnel (interventions délicates, nettoyage, métro automatique, drone, voiture autonome) et la robotique domestique (aspirateur, lavage des sols, tondeuse) vont connaître un véritable essor d’ici 2030.
Le XXIe siècle va voir ce marché émergent prendre son plein envol et, selon la Fédération Internationale de Robotique, il pourrait atteindre 100 milliards d’euros en 2018 et 200 milliards d’euros en 2023 contre 25 milliards d’euros en 2015.
Il offrira aussi une formidable opportunité de « booster » l’innovation dans les services dont les entreprises françaises doivent absolument se saisir et faire émerger de nouveaux métiers auxquels le marché de l’emploi doit se préparer pour assurer l’acquisition de ces nouvelles et indispensables compétences.