- des services marchands proposés par des enseignes de restauration rapide, des supérettes et des boutiques spécialisées (presse, prêt-à-porter, parfumerie, culture, loisirs, convenience stores…), plus récemment des salons de coiffure, des pharmacies et des laboratoires d’analyses médicales, ainsi que par des appareils automatiques (distributeurs de friandises et de boissons, Photomaton, cabines téléphoniques…)
- et des services non marchands tels que la distribution de journaux gratuits, des animations musicales, culturelles et sportives éphémères, des toilettes publiques, des services sociaux, le retrait de lettres recommandées et de colis, des boîtes à lettres…
Très souvent, de petits commerces ambulants (pizzeria, rôtisserie, fruits et légumes…) sont venus s’installer en fin d’après-midi directement à la sortie des gares afin de profiter de la chalandise qui se présentaient tout naturellement à eux.
Plus récemment, l’émergence du numérique et l’arrivée des outils mobiles (PC portables, puis téléphones mobiles et tablettes) ont conduit au déploiement d’infrastructures réseau 3G, et 4G à venir, et à l’installation de points d’accès WiFi dans les gares pour permettre aux voyageurs de continuer à téléphoner ou à surfer sur Internet pendant leurs déplacements, évitant ainsi que les transports en commun ne soient vécus comme une rupture dans les usages les plus répandus.
L’ensemble des services ainsi délivrés permet aux voyageurs de vivre leur temps de transport, non plus comme un temps perdu, mais comme un temps de vie à part entière et d’optimiser l’organisation de leur journée, tout en restant connectés au monde extérieur pendant leurs déplacements.
Les gares, et plus spécifiquement celles des réseaux ferrés, sont, pour les plus grandes d’entre elles, de véritables lieux d’échanges (on parle aussi de « nœuds » ou de « hubs ») qui concentrent, au sein de larges espaces, des flux de voyageurs très importants représentant une grande valeur marchande car, en plus d’être des lieux de mobilité, elles sont aussi devenues des lieux de consommation et s’apparentent de ce fait à de véritables centres commerciaux.
Cette évolution liée aux nouveaux comportements de consommation en situation de mobilité et de nomadisme des voyageurs bénéficie d’ailleurs à tous les acteurs de l’écosystème :
- Aux voyageurs pour les raisons évoquées précédemment
- Aux gestionnaires des gares qui en tirent des revenus via les redevances perçues du fait de l’occupation des espaces
- Aux sociétés foncières qui interviennent dans l’aménagement des surfaces situées dans, sous, au-dessus ou à proximité immédiate des gares (espaces commerciaux, logements, salles de réunions ou de télétravail…)
- Aux partenaires privés (enseignes, régies publicitaires…) et aux partenaires publics (services sociaux, La Poste…) qui tirent parti des flux importants de voyageurs transitant dans les gares et aussi des non voyageurs qui peuvent bénéficier de ces services dès lors qu’ils habitent ou travaillent à proximité de la gare
- Aux collectivités locales qui sont directement impactées aux plans environnemental, économique et social par la présence des gares sur leur territoire
- A l’Autorité Organisatrice de Transport pour qui les recettes hors transport viennent s’inscrire en diminution des budgets accordés aux opérateurs de transport pour leur activité de transport de voyageurs.
De ce fait, l’implantation d’une gare, quelle que soit sa taille, est fortement structurante par rapport à l’environnement urbain de proximité où elle est située car elle contribue à son expansion économique et sociale et à la valorisation de son foncier du fait des facilités d’accès que procurent les transports en commun. Il en sera de même pour les 72 nouvelles gares du Grand Paris.
Les gares ont fait et font encore l’objet d’actions de recherche, d’expérimentations, d’études et de réflexions tant sur leur devenir en matière de services aux voyageurs que sur l’évolution de leur statut et sur la question de l’intervention de la puissance publique pour accompagner le développement de ces services en gare.
Leur statut est actuellement en débat au niveau européen de même que les modalités de leur gouvernance du fait qu’elles représentent un véritable enjeu d’aménagement régional et une composante majeure de la maîtrise des évolutions territoriales.
En savoir +
- Rapport remis en 2009 par Madame Fabienne Keller au Premier Ministre présentant une typologie des gares
- Décret n° 2012-70 du 20 janvier 2012 sur les gares de voyageurs et autres infrastructures de services transport du réseau ferroviaire en prévision de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire et l’arrêté du 17 juillet 2012 fixant les seuils de fréquentation