Cela fait le bonheur de Sergey Brin, cofondateur de Google qui a déclaré : « Si nous sommes fascinés par les voitures capables de se conduire seules, c’est que cela va transformer la vie de bien des gens ».
Cette nouvelle peut paraître extraordinaire car ce type de voitures est encore, pour la plupart d’entre nous, du domaine de la science-fiction. Et pourtant… depuis deux ans, Google a parcouru sur des voitures de marque Toyota Prius, sans conducteur et spécialement équipées, près de 500 000 kilomètres.
Google n’a pas lésiné sur les moyens afin de mener à bien son projet de « self driving car » et a, dès 2010, recruté les meilleurs spécialistes, notamment parmi les participants au Darpa Grand Challenge, course annuelle de voitures sans pilote organisée par le Département américain de la Défense.
Les spécificités techniques de la « Google car »
La « Google car » est dotée d’un système de pilotage automatique qui utilise :
- Un récepteur GPS (Global Positioning System), utilisé pour le système de navigation et de positionnement par satellite. Avec la réception des signaux de quatre satellites (trois pour obtenir le point d’intersection des trois sphères, un quatrième pour la synchronisation du temps), le récepteur mobile est capable de calculer sa position géographique par triangulation avec une précision de l’ordre du mètre ;
- Un capteur de mouvement inertiel, constitué d’accéléromètres et de gyroscopes capables de mesurer les accélérations et les vitesses de rotation du porteur (ici le véhicule) selon les 3 axes de l’espace ;
- Un lidar, capteur rotatif implanté sur le toit du véhicule permettant une télédétection à 360° par laser à impulsions de tout ce qui se situe dans un environnement proche du véhicule (environ 62 mètres) et générant une carte 3D ;
- Une caméra vidéo, installée près du rétroviseur pour la détection des feux de signalisation et la reconnaissance par les ordinateurs embarqués à bord de tous les obstacles mobiles tels que les piétons et les cyclistes ;
- Un estimateur de position, il s’agit d’un capteur installé sur la roue gauche du véhicule qui mesure les légers mouvements de la voiture et facilite son positionnement précis sur la carte ;
- Quatre capteurs radars fixés sur le véhicule (trois à l’avant et un à l’arrière) servant à déterminer les positions des objets éloignés.
Une transformation prévisible de la chaîne de valeur dans l’industrie de l’automobile
Les constructeurs automobiles aux Etats-Unis tout comme en Europe s’inquiètent et s’interrogent sur le véritable but poursuivi par Google, l’idée de devenir à terme de simples fournisseurs de matériels ne les enchantant pas.
Ils ont pourtant contribué à des projets de même nature dont certains ont été poussés par l’Europe. On peut ainsi citer : Have It (« Highly Automated Vehicles for Intelligent Transport ») dont l'objectif était d'explorer différents degrés d'automatisation du véhicule ou encore Sartre (« Safe Road Trains for the Environment ») qui étudie la possibilité de former des convois de voitures sur les autoroutes, mais sans aller aussi loin que Google jusqu’à ce jour.
Si officiellement Google annonce que sa solution technologique a pour objectif de préserver des vies en évitant les accidents sur les routes, il est vraisemblable qu’il profitera au moment opportun de son avantage concurrentiel pour se positionner sur un marché automobile en pleine recomposition autour de la mobilité.
Il est évident qu’il aura un rôle prépondérant à jouer dans la chaîne de valeur de l’industrie automobile d’autant que sa base de données 3D qu’il constitue patiemment au fil des ans représente un vrai trésor de guerre et qu’elle sera commercialisée auprès des constructeurs automobiles.
Rappelons enfin quelques-uns des logiciels et services qui ont permis à Google de se hisser avec Apple, Facebook et Amazon au rang des « Big Four » d’Internet depuis sa création en septembre 1998 : le moteur de recherche Google, certains logiciels emblématiques comme Google Earth ou Picasa, le système d’exploitation Android pour les téléphones mobiles et le site de partage de vidéos YouTube.
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